Cette année, le patron de promotion choisi est Saint Maximilien Kolbe.

Certains auront peut-être entendu parler de son acte héroïque au camp d'Auschwitz, pour d’autres il est encore un illustre inconnu. Qui est-il donc ? Cet article donne quelques éléments qui pourront, nous l’espérons, inspirer nos élèves durant toute cette année. 

Un enfant difficile : 
Raymond Kolbe est né en 1894 en Pologne, dans une famille pieuse. Indépendant, violent et têtu, il a 10 ans quand il est repris par sa maman qui lui dit : « Raymond, que deviendras-tu ? ». Il s’en va alors prier. Par la suite il confiera à sa maman :

« J’ai eu beaucoup de peine et je suis allé demander à la Sainte Vierge ce que je deviendrai… La Sainte Vierge m’est apparue, en tenant deux couronnes, l’une blanche et l’autre rouge. Elle m’a regardé avec amour et m’a demandé laquelle je choisissais ; la blanche signifie que je serai toujours pur et la rouge que je mourrai martyr. J’ai répondu : « Je choisis les deux ! »

C’est à ce moment-là que Raymond devient plus sérieux et change radicalement de comportement.  

Sa vocation :
Raymond se sent appelé à servir Dieu. Mais ses parents n’ont pas les moyens de subvenir à l’éducation des leurs trois fils. C’est l’aîné qui est choisi pour devenir prêtre et pour poursuivre ses études. Raymond, lui, aide efficacement sa mère à la maison ou dans la boutique familiale. Il accepte cette situation généreusement et joyeusement. Mais un jour qu’il est envoyé à la pharmacie, il confie au pharmacien ses difficultés pour étudier. Derrière son comptoir, l’homme lui propose alors de lui donner lui-même des leçons pour pouvoir passer les examens tout comme son frère. Il se révèlera un excellent élève. 

Il a 13 ans et son frère 15, quand ils rencontrent des franciscains Autrichiens de passage. Ils leur proposent de les rejoindre. C’est alors, qu’avec leur père, ils passent la frontière clandestinement pour se rendre au petit séminaire franciscain. C’est en 1910 qu’il reçoit l’Habit et le nom de Frère Maximilien. 

Ses études : 
Frère Maximilien se révèle brillant et sérieux, il est donc envoyé à Rome en 1912 pour poursuivre ses études. Il sera ordonné prêtre en 1918 et en 1919 il recevra les titres de Docteur en philosophie et Docteur en théologie. Son but : « Être un saint, le plus grand possible. » Il veut ramener la terre entière au Christ, avec l’aide de Marie.

Le journaliste de l’Immaculée : 
C’est pendant son séjour à Rome, en 1917, qu’il fonde avec quelques frères "la Milice de l'Immaculée", mouvement marial au service de l'Eglise et du monde. Son amour de la Vierge Marie, l’inspire aussi de créer un journal mensuel en 1922 : « Le chevalier de l’Immaculée ». Il sera, chaque mois, distribué à près de 780 000 abonnés. C’est pour habriter l’imprimerie, car le couvent devenait trop étroit, qu’il créé la « Cité de l'Immaculée » : Niepokalanow, en 1927. Ce nouveau couvent attire de nombreuses vocations. En 1939, il abritera plus de sept cents frères et publiera trois revues. C’est le Père Kolbe qui en est le responsable. 

Le missionnaire :
En 1930, le Père Maximilien se rend au Japon. Il y restera jusqu’en 1936.  C’est lui qui en fait la demande à son Supérieur car il veut « Conquérir le monde entier, toutes les âmes, au Christ, par l’Immaculée. » Là-bas, il fonde avec quelques autres franciscains, une nouvelle cité mariale avec une édition japonaise de la revue, avant de devoir rentrer en Pologne pour le bien de l’ordre. 

Le prisonnier :

Le 5 septembre 1939 sur l’ordre des autorités civiles, les franciscains de Niepokalanow sont dispersés. Seuls une quarantaine de frères décident de rester sur place avec le Père Kolbe. Ensemble ils soigneront les malades, accueilleront les polonais d’origine juive… jusqu’à ce qu’ils soient arrêtés et emprisonnés.  Le futur saint sera finalement libéré puis arrêté de nouveau en 1941. C’est alors qu’il est conduit au camp d'Auschwitz. 
Dans le dernier numéro du Chevalier de l’Immaculée, il a écrit : 

« On ne peut déguiser la vérité. Tout ce que nous pouvons, et devons faire, c’est la rechercher, et lorsque nous l’avons trouvé, la servir jusqu’au bout. »

Servir cette vérité, c’est ce qu’il a fait jusqu’au bout. En prison, il est frappé en raison de sa foi, il mais accueille tout paisiblement. Pour lui, c’est une occasion de témoigner de l’Amour dans un système qui ne fonctionne que par la haine.  Quelques soient les origines de ses codétenus, il les réconforte, leur donne le sacrement de la réconciliation. Avec eux, il prie, il chante. C’est ce qu’il fera encore jusque dans le bunker de la faim. 

Le 31 juillet 1941, un détenu s’est évadé. La règle du camp prévoit alors, en représailles, que dix autres soient choisis pour être condamnés à mourir de faim. Parmi eux, un père de famille se met à pleurer. Le Père Maximilien se risque alors auprès des SS : « Je voudrais mourir à la place de ce prisonnier ». C’est lui qui mourra en dernier, martyr de la charité, le 14 août suite à une injection létale qu’il recevra.  Mais c’est après avoir soutenu chacun de ses compagnons. Au lieu des plaintes et des gémissements, ce sont des hymnes, des prières que les geôliers entendaient se propager de cellules en cellules. Ils sont morts dans la paix, l’abandon à Dieu au lieu de la révolte. 

« Que notre amour se manifeste particulièrement quand il s'agit d'accomplir des choses qui ne nous sont pas agréables. Pour progresser dans l'amour de Dieu, en effet, nous ne connaissons pas de livre plus beau et plus vrai que Jésus-Christ crucifié. » Saint Maximilien Kolbe - Lettre à un ami